Remerciements aux personnalités présentes
Monsieur le Député Maire Jacques Myard
Monsieur le Sénateur Maire Alain Gournac,
Monsieur le Maire Alain Marie Foy
Monsieur le Président de la confédération Nationale de la Boulangerie Jean Pierre Crouzet,
Madame La Présidente Paulette Laubie,
Monsieur le Président de la Chambre régionale des Métiers et des Yvelines, Bernard Carlier
Monsieur le Président de la Fédération de la Boulangerie Jacques Valadon,
Mesdames Messieurs les Président d’organisations professionnelles,
Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau du Gâteau Club,
Mesdames Messieurs et chers Amis,
Discours
Après tous ces discours plus élogieux les uns que les autres et la remise de cette haute distinction, je dois avouer que mon émotion est grande.
La Légion d’honneur, j’étais loin d’y penser alors que je commençais à travailler dans le fournil de la boulangerie que mes parents tenaient à Corbeil-Essonnes. J’avais 14 ans, je ne me posais pas de questions, je fonçais dans le boulot, c’est le cas de le dire ! Auprès d’un père qui a exercé son métier pendant 50 ans et d’une mère dynamique et commerçante, très vite, la boulangerie est devenue passion ; dire que cet amour m’avait été transmis génétiquement serait sans doute une absurdité. Et pourtant elle est ancrée en moi, cette passion, et toute ma vie durant, la boulangerie a été présente. Elle a motivé mes actions et a toujours été liée à mes engagements.
Les personnalités qui sont intervenues ce soir ont dessiné mon parcours. Vous le savez tous, il n’a pas été un long fleuve tranquille. Pourtant, j’ai la satisfaction d’avoir toujours trouvé les appuis et le soutien nécessaires pour traverser les épreuves douloureuses de mon existence. La famille, les amis, les collègues, les relations professionnelles ou syndicales, les commerçants et les clients du Vésinet m’ont entouré et m’ont donné le courage de me battre. C’est ainsi qu’est né le Gâteau Club ; ce pari sur la solidarité est une réussite dont je suis fier et tous les engagés volontaires qui m’apportent leur concours doivent également se sentir honorés par la distinction qui est accrochée sur ma veste aujourd’hui. Dans ce combat, boulangers et pâtissiers sont à mes côtés depuis plus de vingt ans ; ils ont mis leur savoir faire et tout leur cœur pour faire vivre l’association et je les en remercie solennellement.
J’ai une pensée particulière aussi pour tous ces professeurs et ces médecins qui chaque jour font le maximum pour chacun de leurs jeunes patients. Ils ont toujours su se montrer humbles alors qu’ils sont si formidables. Ils ont utilisé les dons de l’association au mieux pour la recherche et pour améliorer les conditions d’hospitalisation des enfants. A eux aussi, un grand merci du fond du cœur.
Seul, je n’aurais sans doute jamais réussi à mener à bien mes projets. Il y en a pourtant qui me tiennent à cœur, en particulier le rayonnement de la boulangerie française. J’ai encouragé l’apprentissage en formant, tous les ans, des jeunes sans avenir dans le cadre scolaire classique, et qui ont repris confiance, grâce à la maîtrise des techniques de fabrication et à la satisfaction personnelle de créer un produit de ses mains. Je suis très attaché à la transmission des valeurs essentielles telles que le travail et l’honnêteté. Je souhaite que la relève soit assurée et que mes compatriotes arrêtent de faire cette différence absurde entre un métier soi-disant manuel et un métier intellectuel. J’espère sincèrement que les esprits changeront et que les parents encourageront leurs enfants à embrasser nos métiers. On peut être fier d’un fils qui a fait l’ena, comme on peut être fier d’un enfant qui réussit en boulangerie ou en pâtisserie. Pour moi, il n’y a pas de différence. L’important, c’est la passion pour ce que l’on fait.
Et des gens passionnés, j’en ai rencontrés : à commencer par le personnel de mon entreprise. C’est avec une bonne équipe qu’on réussit et cette équipe, je lui suis reconnaissant aujourd’hui de s’être investie comme elle l’a fait à mes côtés.
Car la passion mène loin, elle peut même pousser à franchir les frontières et les océans. Un de mes ex-apprentis, après quelques années d’expérience dans une grande maison, a traversé l’Atlantique pour travailler en Floride. Il contribue à son tour à la propagation du pain, pâtisserie à la française aux États-unis, comme quoi nos métiers s’exportent bien. C’est également dans cette optique que j’ai été conduit à promouvoir la boulangerie en Ukraine et en Roumanie. Cette aventure « Boulangers sans frontières » a débuté il y a plus de 10 ans et je suis persuadé qu’il y aura encore d’autres aventures. On ne va pas s’arrêter en si bon chemin mais on aura encore besoin d’aide.
Nombreux sont ceux qui ont participé de près ou de loin à ces actions diverses. Nombreux sont ceux qui m’ont fait progresser, qui m’ont aidé à prendre des responsabilités. J’ai noué des relations enrichissantes dans tous les postes que j’ai occupés, entre autres, à la Chambre des Métiers où le personnel administratif et les élus m’ont beaucoup appris.
Mais je ne pourrais citer toutes les personnes dont je suis redevable ; elles sont trop nombreuses. Et si je me lance dans une longue énumération, je crains de voir certains d’entre vous tomber d’inanition ou souffrir rapidement d’une soif insoutenable. Et comme, moi-même, je commence à avoir la gorge sèche… je m’abstiendrai.
Cependant, quelques noms doivent être cités, car si je suis là ce soir, devant vous, avec la boule au fond de la gorge, c’est à l’initiative de plusieurs personnes ; je leur adresse mes remerciements les plus chaleureux, en particulier à Madame Laubie qui a accepté d’être ma marraine et à Monsieur le Maire qui a si gentiment mis cette salle à notre disposition.
Avant de terminer, je voudrais dire que je dédie cette légion d’honneur d’abord à ceux que j’aimais et qui m’ont quitté.
Ensuite, que je voudrais partager cette distinction avec Sandrine, ma fille, et son mari Jean-Paul. Jean-Paul, je dois le préciser, n’était pas du tout du métier puisqu’il était dans la presse. Si je peux me permettre, il y a toujours la « presse » pour lui, mais c’est l’urgence de faire du bon pain ; le cadre a changé, mais cela reste une histoire de passion !
Enfin, cette légion d’honneur, je voudrais la partager avec mes deux petites filles chéries, Alicia et Océane, qui pourront dire avec fierté à l’école : « Nous, on a un papy, chevalier ! ». A la récré, ça devrait avoir son petit effet !
Enfin, parmi mes proches, je n’oublierai évidemment pas celle qui partage ma vie !
Le chevalier que je suis désormais doit aussi cet honneur à la Boulangerie avec un grand « b », il ne l’oublie pas. J’associe bien sûr à cette distinction l’ensemble de la profession et la fédération à laquelle j’appartiens et que j’affectionne tout avec particulièrement. 28 ans d’appartenance à un syndicat, cela crée des liens très forts.
Pour finir, j’adresserai donc simplement un grand merci à tous ceux qui, à un moment ou à un autre, m’ont aidé et qui continuent de le faire. Je remercie du fond du cœur tous ceux qui sont là aujourd’hui comme ceux qui n’ont pu être présents. Je sais que « merci » est un mot bien petit pour exprimer ce que je ressens, mais soyez sûr que derrière ce mot, il y a toute ma gratitude, toute ma fierté, toute ma sincérité.
Je ne suis pas près d’oublier le grand moment dont vous me faites cadeau. |